La discussion est animée dans le fond du bus 402, sur la portion qui traverse le quartier de la Grande Borne, à Grigny, en Essonne. C’est la fin d’après-midi, Ethan et Mamadou rentrent du lycée et il s’avère que Mamadou a un sérieux souci. Ou plutôt deux : Wendy et Amalia. La première qui l’avait quitté il y a peu l’a rappelé alors qu’il s’est depuis mis avec la deuxième. « Des problèmes à foison », résume-t-il en se prenant la tête. Bien ennuyé pour son ami, Ethan acquiesce sans trop savoir quoi lui conseiller. Aussi, quand on vient avec nos gros sabots leur demander ce qu’ils pensent des rixes entre ados qui meurtrissent l’Essonne depuis des années et s’ils en ont connaissance, les deux jeunes gens de 15 ans cambrent le sourcil. Oui, forcément, ils en ont entendu parler. Mais non, désolés, pas envie de s’étendre. « Des fois, il y a des embrouilles », concèdent-ils avant de nous éconduire poliment et de descendre. On leur emboîte le pas, de toute façon on est arrivé à La Treille, le terminus à Viry-Châtillon. Et sous le regard un peu surpris du conducteur à qui l’on a acheté un ticket peu avant, on se presse de l’autre côté pour prendre le 402 en sens inverse, direction Terminal David Douillet. Une grosse heure de route et cinq villes plus loin.
Cette semaine, Les Jours sont montés à bord de cette ligne de bus qui relie donc Viry-Châtillon au Coudray-Montceaux en passant par Grigny, Ris-Orangis, Évry-Courcouronnes et Corbeil-Essonnes.