«Comprenez-vous que Cyril ait insulté Louis Boyard ? », « Cyril a-t-il eu raison de protéger Vincent Bolloré ? », « Peut-on cracher dans la soupe après avoir été salarié de Bolloré ? » On l’attendait avec impatience, la question que Cyril Hanouna allait poser à son public et à ses chroniqueurs en plateau – qui doivent y répondre en levant une petite pancarte « oui » ou « non » – et on n’a pas été déçus. Car, en plus des questions posées (« Comprenez-vous que certains députés envisagent de boycotter TPMP ? », « La séquence avec Louis Boyard était-elle préméditée par le député ? »), c’est carrément toute son émission que Cyril Hanouna a consacrée à « l’affaire Boyard » dont, naïvement, on pensait que c’était une affaire Hanouna. 2 h 40 de direct, rien de moins, pour emplafonner le député de la France insoumise et faire consciencieusement reluire Hanouna. Forcément, dans un Touche pas à mon poste où chaque passage rebondit sur la polémique déclenchée la veille dans la même émission, Cyril Hanouna n’allait pas manquer d’exploiter jusqu’à la lie l’ahurissante séquence survenue ce jeudi 14 novembre où il a rhabillé pour l’hiver, le printemps et l’été prochains le député de La France insoumise Louis Boyard.
« T’es qu’une merde », « abruti », « tocard », « bouffon »… On en passe parce qu’on n’a pas tout entendu des compliments servis à Boyard par Hanouna dans l’invraisemblable hourvari du plateau. Invité à répondre à la question posée ce soir-là dans TPMP (« Ocean Viking : faut-il accueillir le bateau de 234 migrants en France ? » – quatre « non » et cinq « oui » des chroniqueurs…) qui l’opposait à Juliette Briens, journaliste à L’Incorrect, opuscule d’extrême droite ou de droite extrême (c’est selon), Louis Boyard a eu le malheur de citer le nom de Vincent Bolloré. Qui, dit-il, « a déforesté le Cameroun » et, ce faisant, « appauvrit l’Afrique », déclenchant des départs vers l’Europe. Et là, en direct, d’un coup, Cyril Hanouna a vrillé. Ce n’est pas le Cameroun, ni l’appauvrissement de l’Afrique, ni le nom de Patrick Pouyanné, patron de Total également mentionné par Louis Boyard, qui en sont la cause mais, bien sûr, Vincent Bolloré.