Nous sommes le lundi 6 juillet 2015 et, comme le chante Louane, une artiste Universal chère à l’intégration verticale de Vincent Bolloré, c’est le jour un, celui qu’on retient. Ou plutôt, si l’on résume le sentiment de ceux qui l’ont vécu, le jour hun. C’était vraiment une séquence particulière
, euphémise une ancienne cadre de Canal+ qui précise sa pensée : Une séance de terreur et d’humiliation.
Il a été odieux
, résume un des témoins de l’épisode, viré depuis. « Il », bien sûr, c’est Vincent Bolloré et ce 6 juillet, il montre à Canal+ qu’il y a un nouveau shérif en ville : lui.
Depuis six mois qu’il a vraiment mis les mains dans le cambouis de Canal+, Bolloré se contente de réunir des séminaires un peu foutraques en laissant Bertrand Meheut et Rodolphe Belmer mener la barque, mais le mardi 30 juin, ça démarre. Ce jour-là, Puremédias s’interroge : « Les Guignols, premières victimes de Bolloré à Canal+? » Un considérable foin médiatique se déclenche : tweets, indignations, pétition… Le lendemain, Belmer est dans le bureau de Bolloré. Il en sort rasséréné, persuadé d’avoir su convaincre Bolloré de ne pas mettre ses grosses papattes dans les programmes. C’est alors une première, mais le coup de l’entretien-avec-Bolloré-qui-s’est-super-bien-passé avant de se faire virer avec pertes (enfin, moyennant un gros chèque quand même) et fracas va vite devenir un running gag à Canal+.
Le jeudi 2 juillet, Rodolphe Belmer anime un séminaire consacré à la distribution et au marketing face aux cadres de Canal+ (le temps que ces gens-là passent en séminaires…) dans un sémillant hôtel du XVIe arrondissement de Paris, une journée qui doit se conclure par un dîner à la Maison du Danemark avec vue sur les Champs-Élysées.