Depuis plusieurs semaines, des policiers en poste dans l’Essonne et des sources proches du dossier laissaient entendre qu’un coup de filet de grande ampleur, directement liée à l’agression de quatre agents au cocktail molotov à Viry-Châtillon, le 8 octobre, attendait le top départ. L’émotion suscitée par l’attaque avait déclenché un mouvement inédit de manifestations nocturnes réunissant des centaines de policiers. Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas avait promis des sanctions sévères contre ceux qui ont voulu « porter atteinte à la vie des policiers ». « Même nous on va être surpris du nombre » de personnes impliquées et de leur « pedigree », promettait en décembre un policier de la sécurité publique. Celui-ci soulignait la complexité de l’enquête, qui s’attachait à « prouver le rôle de chacun » dans « une filière, un vrai gros truc ». Ce mardi, trois mois après les faits, onze personnes âgées de 17 à 19 ans – dont quatre mineures au moment des faits – ont été arrêtées par la sûreté départementale de l’Essonne à la Grande Borne, à Étampes et en Seine-et-Marne.
Le jour de l’agression, deux voitures de police stationnées à quelques mètres l’une de l’autre gardaient le carrefour du Fournil et une caméra de surveillance qui y avait été installée. Cet endroit, à cheval sur les communes de Grigny et de Viry-Châtillon, connaît en effet depuis