Posez-vous la question : quand avez-vous pour la dernière fois entendu parler de la Hadopi, la fameuse Haute autorité chargée de la lutte contre le piratage, dans un article sur la musique en ligne ? Oui, moi pareil. Malgré tout, celle-ci existe toujours clopin-clopant et continue à chasser le téléchargeur de musique… et surtout de films, le cinéma n’ayant, lui, pas fait sa mue vers l’offre légale.
En 2009, lors des intenses débats qui ont mené à la création de cette Haute autorité, le secteur avait agi en sous-marin et envoyé les représentants de la musique se prendre toutes les balles dans les médias. Désormais, la musique s’est éloignée de la Hadopi. Le cinéma est seul dans la barque et s’accroche aux logiques nées il y a dix ans. Mieux, il voudrait aller plus loin contre ces pirates qui sucent le sang des artistes avant de boire du champagne dans la boîte crânienne des réalisateurs. C’est ainsi que le cinéma, avec la télévision, a poussé ces derniers mois la mission sur la régulation des plateformes numériques, confiée à la députée Aurore Bergé (La République en marche), à renforcer et à rénover les pouvoirs de la Haute autorité.
Cette mission a rendu son rapport et ses propositions ce jeudi. Elles sont nombreuses et doivent aboutir à une nouvelle loi sur l’audiovisuel qui pourrait être présentée au Conseil des ministres au printemps prochain.