Marcheuses chinoises de Belleville, jeunes Nigérianes du bois de Vincennes ou de la Goutte-d’Or, travestis sud-américains et prostituées roumaines du bois de Boulogne : la Mondaine des temps modernes affronte de nouveaux proxénètes internationaux portés sur la traite des êtres humains. Fermés les maisons closes et les bordels de Madame Claude (lire l’épisode 1, « Madame Claude passe à la caisse ») ou de la Rouquine (lire l’épisode 4, « La Rouquine, l’hôtel très particulier et l’ami Duduche »). Finis les hauts lieux de passes en studio des rues Saint-Denis et de Budapest. Les 54 policiers de la brigade de répression du proxénétisme (BRP) – 44 hommes et 10 femmes –, répartis en six groupes, pistent désormais les réseaux clandestins sur internet ou via téléphones portables. Ils sont assistés d’une batterie de traducteurs pour décrypter messages et conversations qui s’échangent et se tiennent parfois dans des dialectes rares. Car les deux tiers des prostitués hommes et femmes viennent d’autres pays : On peut avoir trente interprètes en même temps dans le service car on a beaucoup d’écoutes qui tournent
, explique Jean-Paul Mégret, chef de la BRP.
L’un des fléaux du moment, c’est l’exploitation de jeunes Nigérianes. Des gangs criminels les sélectionnent dans les secteurs pauvres de Benin City et de Lagos, puis les soumettent à une cérémonie d’envoûtement avec scarifications et sacrifices d’animaux.