«Si vous connaissiez le colonel Anwar, vous auriez juré de sa morale. Le colonel est très humain et je défie quiconque de prouver qu’il ait maltraité ou commandité des actes de torture. » Sur Facebook, la communauté syrienne est en ébullition ce mercredi 13 février 2019, et les commentaires en arabe, parfois anonymes, s’enchaînent sur un seul sujet : l’arrestation la veille d’Anwar Raslan, ancien colonel des services de renseignement de Bachar Al-Assad. Certains se félicitent de voir cet homme jugé et, avec lui, le gigantesque système de détention et de torture du régime (lire l’épisode 1, « À la recherche d’Anwar Raslan, tortionnaire syrien »). Mais d’autres voix s’élèvent pour défendre l’officier, trop humain, selon elles, pour s’être rendu coupable des exactions dont on l’accuse.
C’est pourtant bien de complicité de crimes contre l’humanité que le colonel est soupçonné et dont il doit répondre bientôt devant un tribunal allemand. « Mais il est passé à l’opposition, il était en Jordanie, en Turquie, aux négociations de paix à Genève ! », écrit un internaute. « S’en prendre aux déserteurs, c’est faire le jeu du régime », renchérit un autre. « Changer de camp n’efface pas ses crimes passés », réplique un troisième.