C’est difficile à croire mais pourtant. Ce lundi 23 janvier, en l’espace de quelques heures, trois des héros de notre saga L’héritier se sont retrouvés à quelques mètres les uns des autres : Vincent Bolloré a son bureau au 42, avenue de Friedland à Paris, chez Vivendi, qui lèche l’Arc de Triomphe ; de l’autre côté du monument, à 332 mètres de là, Jade Lagardère défilait pour la maison Celestino au 12, rue de Presbourg, voie qui forme un anneau autour de la place de l’Étoile, et, au 4 de la même rue, où siège son groupe sous le coup d’une OPA du premier de nos trois larrons, Arnaud Lagardère. Un moment important : il recevait la Société des journalistes (SDJ) de Paris Match, et, c’est historique, il la recevait pour la première fois seule s’il vous plaît, signe de l’attention portée à la lourde crise que traverse l’hebdomadaire.
Mais attendez, une crise, quelle crise ? Eh bien, et en remontant le temps : l’enquête menée au sein même de la rédaction par la Commission européenne sur le rachat de Lagardère par Vivendi, la chute des ventes du journal, l’emprise de plus en plus forte de Vincent Bolloré qui s’est matérialisée par la nomination à Paris Match de Laurence Ferrari, tête de pont de CNews et Europe 1, et ce en remplacement de Bruno Jeudy, viré pour s’être élevé contre la une accordée, sous influence de notre bouillant Breton, au cardinal ultraconservateur Robert Sarah.