«Un bébé Match. » C’est ainsi que la décrivent ses collègues, ses ex-collègues désormais. C’est aussi comme ça qu’elle se dépeint, Émilie Blachère. Entrée à Paris Match à 24 ans, elle en a aujourd’hui 40, « bébé Match » a bien grandi et pris son autonomie en même temps que la porte de l’hebdo, fin janvier. Vendredi 17, elle a déposé une requête aux prud’hommes pour demander à son ex-employeur la clause de conscience, qui permet aux journalistes de quitter avec les indemnités légales un média dont la ligne éditoriale change brusquement. La direction de l’hebdo la lui a refusé, soutenant mordicus que, non, rien n’a changé à Paris Match. Ce que démentent les faits que Les Jours vous racontent dans cette série, L’héritier. La rupture entre Émilie Blachère et Paris Match, c’est, au travers d’une histoire personnelle, celle de la conquête des médias d’Arnaud Lagardère par Vincent Bolloré et de la bataille idéologique qu’il mène. « Ce que je dénonce, c’est une ingérence de Vincent Bolloré », dit Émilie Blachère aux Jours.
Ce combat pour obtenir la clause de conscience, Émilie Blachère le raconte avec ses mots et non sans émotion, « avec tristesse et colère », précise-t-elle.