Milena n’aimait pas l’école et a raté son bac. Ludivine était une lycéenne appliquée. Hema stresse déjà pour ses partiels. Lou-Anne a des courbatures après plusieurs heures de sport. Sarah, elle, attend toujours une place dans la filière qui lui permettrait de devenir kiné. Antonin s’acclimate. Ces étudiants sont inscrits en première année à l’université de Nanterre (Hauts-de-Seine), d’où Les Jours racontent Les années fac. Ils n’ont pas toujours atterri dans la discipline de leur choix. Mais les voilà étudiants. Les premiers jours, les amphis sont souvent bondés. Pas encore habitués aux lieux, ou à leurs emplois du temps, ils cherchent encore leurs salles de TD (travaux dirigés), tâtonnent sur leurs prises de notes, et découvrent l’autonomie. « On s’imagine tous lâchés dans la fosse aux lions », avoue Milena.
J’avais croisé Milena Sadock à une AG. Silencieuse pendant toute la réunion, elle avait suivi d’un œil bienveillant les échanges entre des syndiqués ultrapolitisés et des étudiants peu habitués à la prise de parole en public. Ensuite, elle avait fait partie du cortège d’étudiants partis ensemble de Nanterre pour rejoindre en RER la manifestation contre la réforme du Code du travail, à Bastille. Sur le chemin, elle m’avait glissée qu’au lycée elle était atteinte de phobie scolaire et qu’elle avait arrêté en première. Cette année, elle est inscrite en première année en histoire de l’art.