«Vous avez le sentiment de ne pas être inscrit-e dans la bonne filière ? Vous ne vous sentez pas à votre place dans un cursus universitaire ? Vous avez besoin de découvrir de nouveaux horizons ? » J’avais repéré cette réunion, annoncée par la faculté de Nanterre sur son site internet. Son intitulé dénué d’hypocrisie dit bien les difficultés des premières années à l’université. Entre ceux qui, victimes des algorithmes du système d’admission post-bac (APB), ne sont pas inscrits dans la filière de leur choix et ceux qui se sentent mal à l’aise là où ils ont atterri, le gâchis potentiel est immense. L’université anticipe en imaginant un repêchage. Et au plus vite : la réunion est programmée dès la fin de la première semaine de cours (lire l’épisode 3, « Rendez-vous à Nanterre inconnue »). Quelques jours seulement après la rentrée universitaire, certains pensent déjà à leur réorientation. À l’heure dite, l’amphi déborde. Environ deux cents étudiants se sont installés sur les bancs en bois, face à un pupitre. Une cinquantaine de personnes sont debout, dans le fond, ou assises sur les côtés, près des grandes fenêtres. Le soleil tape fort à travers les vitres. Très rapidement, la réunion d’information se transforme en foire d’empoigne.
Sur le chemin de l’amphi, j’ai croisé Ludivine. À 17 ans, cette bonne élève qui « rêve » de faire psycho s’est retrouvée en lettres. Plutôt heureuse de ses premiers cours, elle n’a pas abandonné son idée de changer de discipline.