L’université de Nanterre est pratiquement déserte. Il n’y a plus la queue à la cafet, plus de brouhaha dans les allées, peu d’étudiants sur les pelouses. Le campus ressemble à celui que nous avions découvert à la fin du mois d’août, au tout début de cette série Les années fac : vide de ses habitants. Avec, pour grande différence, que le blocage et l’occupation y ont laissé des traces. Partout on voit des tags, de grandes photos imprimées, des affiches périmées qui appellent à des AG… L’université de Nanterre a été paralysée pendant près de deux mois. Aujourd’hui, les choses ne sont plus aussi statiques : certains bâtiments sont débloqués, il est possible d’entrer malgré le filtrage qui est maintenant majoritairement tenu par les agents de sécurité de la fac (qui laissent entrer le personnel administratif, les enseignants, les étudiants boursiers afin qu’ils valident leurs feuilles de présence auprès de l’administration…). Mais les examens se passent en majorité en ligne. « On a gagné. Notre but, c’était : pas de partiels sur table. Maintenant, les chaises et les tables devant les bâtiments, c’est symbolique », m’explique Victor Mendez, le porte-parole du mouvement. Barth, étudiant que nous croisons depuis le mois d’août, très mobilisé dans la contestation, ajoute : « Je pense que le blocage va tomber tout seul. Personnellement, je trouve que ça n’a plus de sens de bloquer. » Sur le campus de Nanterre, on se sent comme après la bataille.
À la dernière assemblée générale, la semaine dernière, ils étaient une centaine, et à la précédente environ 150, contre 1 600 il y a un peu plus d’un mois (lire l’épisode 27, « Éclipse de partiels à Nanterre »).