La capacité d’un pouvoir à penser les événements, souvent dans l’urgence, et les mutations en cours repose en grande partie sur ses conseillers. Ceux qui peuplent les cabinets ministériels, et multiplient les notes à l’intention de leurs ministres, et ceux que l’exécutif consulte momentanément. Un déclin record de la croissance – selon les calculs de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), elle serait aux alentours de − 11 % en France cette année – succédant à la crise sanitaire liée au Covid-19, les économistes emboîtent le pas aux scientifiques (lire l’épisode 15, « La science infuse, le pouvoir ruse ») pour prodiguer leurs recommandations, en particulier à l’Élysée. Les premiers pas d’Emmanuel Macron sur le chemin de l’après-coronavirus n’ont pas été marqués du sceau de la nouveauté. Dans son discours du 14 juin, le chef de l’État a appelé à «reconstruire une économie forte, écologique, souveraine et solidaire», sans annonce concrète. En réponse à l’endettement record, il a exclu toute hausse d’impôts mais a préconisé de «travailler et de produire davantage pour ne pas dépendre des autres»– rappelant une vieille recette sarkozyste. Et sur l’écologie, il s’est aussi contenté d’incantations, souhaitant «réconcilier production et climat» et «créer les emplois de demain».
Je suis très macroniste : ses idées sont excellentes, ce sont les mêmes que les miennes !
Rien d’étonnant puisque les économistes proches d’Emmanuel Macron depuis sa campagne présidentielle sont pour la plupart des défenseurs de l’orthodoxie libérale.