La capacité d’un pouvoir à penser les événements, souvent dans l’urgence, et les mutations en cours repose en grande partie sur ses conseillers. Ceux qui peuplent les cabinets ministériels, et multiplient les notes à l’intention de leurs ministres, et ceux que l’exécutif consulte momentanément. Un déclin record de la croissance
Je suis très macroniste : ses idées sont excellentes, ce sont les mêmes que les miennes !
Rien d’étonnant puisque les économistes proches d’Emmanuel Macron depuis sa campagne présidentielle sont pour la plupart des défenseurs de l’orthodoxie libérale. Le 25 mai, le chef de l’État a réuni plusieurs d’entre eux dans une commission d’experts, rassemblant une brochette de 26 économistes français et internationaux, avec un mandat à plus long terme que le Conseil scientifique créé dans l’urgence de la crise sanitaire, le 10 mars. Leur mission : plancher sur les enjeux du climat, des inégalités et de la démographie et rendre un rapport d’ici à la fin de l’année. À sa tête, on trouve Jean Tirole, prix Nobel 2014, qui défend notamment un rôle minimal de l’État, qui fixe les règles du jeu et intervient uniquement pour corriger les défaillances du marché. L’autre rapporteur de ce comité est Olivier Blanchard, l’ancien économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI). Il contribua à importer et à développer en France les thèses autour de la « flexisécurité », qui inspire les politiques sociales macronistes depuis le début du quinquennat (lire l’épisode 11 de la saison 1, « Travail : les muses qui inspirent les conseillers »).