Comme toujours avec les retraites, rien n’est simple. Grand chantier du quinquennat, l’épineuse réforme du système mobilise largement les conseillers sociaux des équipes de l’Élysée et de Matignon. En coulisse, les deux maisons cherchent à promouvoir des pistes de réformes différentes, au prix d’une bataille tendue entre cabinets ministériels. Et comme les positions des syndicats sont assez éloignées des siennes, le gouvernement vient de renforcer ses troupes pour mener les discussions. À 72 ans, Jean-Paul Delevoye, gaulliste social revendiqué, a intégré l’équipe ministérielle en conservant son titre de haut-commissaire aux retraites. Depuis dix-huit mois, cet ancien chiraquien pilote le dialogue avec les centrales. Avec Delevoye, c’est un peu du vieux monde qui déboule dans le nouveau. Rangé derrière Emmanuel Macron après la primaire de la droite et la victoire de François Fillon
Petite victoire de Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire a obtenu du temps pour dialoguer avec les organisations syndicales. Les discussions démarrées en avril 2018 devaient initialement durer quatre mois. Elles se sont poursuivies jusqu’en… juillet 2019. « Au départ, tout le monde pensait que Delevoye allait rencontrer les pires difficultés sur ce dossier explosif. Le gouvernement l’a regardé faire… Mais il s’est bien entouré et a réussi à instaurer un dialogue serein, alors ils l’ont laissé continuer », selon Frédéric Sève, chargé du dossier au sein de la CFDT, centrale favorable à la retraite par points. Au sein du haut-commissariat, Delevoye a réuni une équipe de techniciens pour la plupart très bons connaisseurs des rouages du système de retraite. Pas moins de neuf personnes