Homme de l’ombre, à la croisée de plusieurs ministères, Antoine Pellion est chargé de coordonner concrètement les ambitions écologiques du nouveau gouvernement. Autrement dit, il est une pièce maîtresse d’Emmanuel Macron pour tenter de remédier à l’un des échecs de son premier quinquennat. À 39 ans, le conseiller a été nommé officiellement secrétaire général à la planification écologique à l’issue du conseil des ministres du mercredi 13 juillet. Son nom a été avancé pour ce poste, placé sous l’autorité de Matignon, dès la nomination d’Élisabeth Borne comme Première ministre. Les deux polytechniciens, vingt ans d’écart, se connaissent bien : ils ont déjà travaillé ensemble, au sein du cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Environnement, entre 2014 et 2017. Antoine Pellion appartient aux Mines, le corps technique le plus prestigieux de l’État, qui recrute parmi les tout premiers dans le classement de sortie de l’X. Rattaché au ministère de l’Économie, il conduit à des carrières entre haute fonction publique et secteur privé, le plus souvent dans l’industrie et le secteur énergétique
Il reste pourtant peu connu du grand public. Une vingtaine de nouvelles recrues seulement sont formées chaque année. Cercle fermé et influent, il œuvre avec application à préserver sa puissance. Ségolène Royal avait raconté aux Jours (lire l’épisode 7 de la saison 1, « Cabinets livrés en kits ») comment, une fois nommée ministre de l’Environnement en 2014, plusieurs de ses nominations pour constituer son cabinet lui avaient valu des remontrances : « Le corps des X-Mines estimait avoir la propriété de certaines fonctions dans mon cabinet. Quand j’ai osé faire un choix différent, j’ai reçu un appel du président de l’association des anciens du corps des Mines pour s’en plaindre », expliquait l’ex-ministre socialiste, avant d’assurer n’avoir pas cédé aux desiderata de l’impétrant. Pendant longtemps, le ministère de l’Industrie a été l’un des fiefs des X-Mines, où ils pouvaient inspirer la politique industrielle française.