Lorsque la rédaction des Jours a rencontré Simon Lambert, il s’est tout de suite déclaré à l’aise dans les lieux fermés et avec les gamins.
Nous n’avons donc pas hésité à lui confier la photographie de l’obsession Les années collège, le reportage au long cours que nous menons à Aimé-Césaire, à Paris, avec la classe de 3e B.
Souvent, les photographes ressentent physiquement les territoires qui leurs conviennent. La photographie oblige à s’immerger dans son sujet. Se faire accepter par les protagonistes, pas toujours très heureux de la présence du preneur d’images. Chacun a sa méthode pour se faire oublier ou bien devenir un point d’attraction. La classe, la cour, les couloirs d’un collège répondent à une logique propre qui établit les hiérarchies entre les élèves et les professeurs, les séductions et les évitements entre garçons et filles. Simon Lambert nous décrit ici ses stratégies pour devenir invisible. Il se met à la hauteur des collégiens. Il devine leurs positions, les regards qu’ils s’échangent. Il approche son sujet en prenant son temps. Petit à petit, les heures passées en classe avec ces ados lui permettent de mieux comprendre ses personnages. Simon Lambert construit alors une histoire particulière avec eux. On retrouvera aussi des situations connues. La timidité pendant le cours de sport, l’impression du corps lourd en pleine transformation, le coup d’œil sur la copie du voisin, les paroles échangées furtivement au fond de la classe. Simon Lambert nous raconte les coulisses de ses photographies.