Trois semaines de suspense. Et puis la liste a fini par tomber, un dimanche de juillet. Après la nomination des ministres du gouvernement Castex (lire cet épisode de la série Les conseillers), le 26 juillet exactement, les noms de onze secrétaires d’État ont été dévoilés – dont cinq appartenaient déjà au précédent gouvernement dirigé par Édouard Philippe. Comme de coutume, ce ne sont pas des figures de premier plan. Le grand public, le plus souvent, ne les connaît pas. Les secrétaires d’État n’en sont pas moins la cible des lobbies. Dès le lendemain de ces nominations, un tweet se réjouit de l’arrivée au gouvernement de quatre des cinq femmes qui composent cette liste, quasi paritaire (elle comprend six hommes). On le trouve sur le compte de l’agence M&M Conseil, qui leur souhaite «beaucoup de succès». Après s’être félicité : «Nous avons pu apprécier lors de nos différentes rencontres leur hauteur de vue, engagement et volonté d’agir.» Rien d’anodin dans ce message d’une agence d’événementiel appartenant à l’une des plus grosses agences de lobbying de la place de Paris, Boury, Tallon & Associés.
M&M Conseil s’est spécialisée dans l’organisation de colloques qui rassemblent autour d’une même table politiques – députés ou membres du gouvernement –, industriels et experts en tous genres. Toujours financés par des entreprises, de préférence de taille conséquente, appartenant souvent au CAC 40.