L’épidémie de coronavirus, dont la France et l’Europe sortent à petits pas, a offert un boulevard aux lobbies de toutes sortes. Leur action a d’abord porté sur les normes environnementales. Au nom de la crise économique, conséquence de la crise sanitaire, nombre d’entre eux, représentant le patronat et une grande variété de secteurs d’activité, ont demandé des reports d’échéance pour réduire leurs émissions de CO2, revoir à la baisse l’usage des pesticides, limiter leurs déchets ou favoriser le recyclage
De nombreuses industries se sont empressées de reformater leurs messages à destination des décideurs pour insister sur leur rôle dans la gestion de la crise et dans le “monde d’après”, et bénéficier d’aides publiques en conséquence.
Mais l’activisme des lobbies porte aussi sur les mesures de soutien et de relance décidées par les États au niveau national comme au niveau européen. Dans un rapport rendu public ce mercredi 3 juin, l’ONG Les Amis de la Terre, conjointement avec l’Observatoire des multinationales, dénonce une « épidémie de lobbying » auprès des pouvoirs publics. « Tirant profit de l’urgence et d’une situation exceptionnelle », les représentants d’une partie du secteur privé « ont poussé leurs intérêts auprès des décideurs, parfois avec une bonne dose de cynisme, sur des sujets qui n’avaient rien à voir avec le contexte sanitaire et social », écrivent les auteurs. Au passage, « de nombreuses industries se sont empressées de reformater leurs messages à destination des décideurs pour insister sur leur rôle dans la gestion de la crise et dans le “monde d’après”, et bénéficier d’aides publiques en conséquence », poursuit le rapport, désignant cette tendance par le vocable « coronawashing ».

Face à la crise économique qui se dessine, la manne financière débloquée par les États en direction des grandes entreprises est conséquente. Le 27 mai, l’Union européenne a promis un plan de relance de 750 milliards d’euros. La France a déjà adopté deux projets de loi de finances rectificative, en mars puis en avril, le second créant un fonds de soutien de 20 milliards d’euros aux entreprises