Depuis quelques mois, le professeur Philippe Lechat ne doit pas dormir tranquille. En février dernier, Les Jours révélaient que l’ancien directeur de l’évaluation du médicament de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) qui a commandé la nouvelle formule du Levothyrox à Merck… avait auparavant travaillé pour ce même laboratoire. Un conflit d’intérêts particulièrement gênant alors que la nouvelle formule du médicament est responsable d’un record de déclarations d’effets secondaires – officiellement 23 000 – depuis sa mise en circulation, en mars 2017 (lire l’épisode 1, « Levothyrox, la crise sanitaire qui ne dit pas son nom ») : chutes de cheveux, crampes musculaires, grande fatigue, idées noires… Philippe Lechat est maintenant visé par une plainte contre X, pour « trafic d’influence », que Gauthier Lefèvre, avocat au barreau de Reims, s’apprête à déposer au tribunal de grande instance de Marseille, où une instruction judiciaire a été ouverte à la suite de nos révélations. Cette plainte s’appuie sur l’enquête des Jours et ajoute un élément supplémentaire.
Lorsque nous avions dénoncé le conflit d’intérêts de Philippe Lechat, l’ANSM l’avait démenti vigoureusement. Le droit de réponse que ses représentants nous avaient envoyé (lire