Pour l’instant, le gouvernement peut dire « ouf ». Pour sa première semaine à l’Assemblée nationale, la loi sur le pouvoir d’achat a évité les pièges du passage en commissions. Le texte, ainsi que celui sur le budget rectificatif qui est lié, a été adopté avec seulement quelques modifications à la marge. L’opposition s’était montrée menaçante
Si l’opposition n’a pas réussi à modifier la loi sur le pouvoir d’achat, cela ne veut pas dire qu’elle s’est rangée aux arguments de la majorité. Comme l’a relevé Fadila Khattabi, la présidente Renaissance (le nouveau nom de La République en marche) de la commission des affaires sociales, les débats ont été « riches et animés ». La gauche, en particulier, a tonné contre la « philosophie générale » d’un texte qui distribue des primes plutôt que d’augmenter le Smic (ce qu’elle voudrait). « Il y a une volonté de déshabiller le salaire qui ouvre des droits à la retraite, au chômage, à la Sécurité sociale, a ainsi critiqué François Ruffin (LFI). Cela pose la question du financement de la Sécurité sociale. » Le titre III de la loi, qui n’a pas grand-chose à voir avec le pouvoir d’achat des Français

Oui, mais que ce soit en commission des finances, des affaires économiques ou des affaires sociales (les trois instances qui ont examiné le projet de loi), jamais l’opposition n’a réussi à faire nombre face à la majorité.