Pendant huit mois, je suis partie en exploration sur « La planète Marche ». Quand il s’est lancé en campagne, Emmanuel Macron avait promis du « renouveau ». Ils ont été des centaines de milliers à le croire et à lui emboîter le pas. Jusqu’à le porter au pouvoir. J’étais alors loin de m’imaginer qu’il serait le prochain président de la France. J’ai commencé à travailler sur cet objet politique non identifié en décembre 2016. J’étais mue par une curiosité journalistique : comment constituer un mouvement hors des partis traditionnels jugés « obsolètes », « exsangues » ? Comment bâtir une force politique sans utiliser les mêmes recettes, sans décevoir ? Qui étaient ces militants, néophytes ou désappointés par la politique, qui se transformaient en « marcheurs », la foi chevillée au corps ?
À présent que La République en marche (LREM) – nouveau nom d’En marche depuis le 8 mai 2017, lendemain du second tour de l’élection présidentielle – est devenue le parti majoritaire, cet objet intrigue toujours. Deux semaines après une note de la fondation Jean-Jaurès consacrée à ses « sympathisants », le think tank Terra Nova s’y est intéressé à son tour. Qui sont ses adhérents ? Quelles sont leurs cultures politiques, leurs valeurs ? Comment se situent-ils par rapport au clivage gauche-droite annoncé moribond ? Sont-ils porteurs d’un nouveau rapport à la politique ? Terra Nova vient de publier