Prisca Thevenot est dans un Uber entre la mairie de Stains, en Seine-Saint-Denis, et le siège d’Europe 1, dans le VIIIe arrondissement de Paris. Elle s’inquiète pour son iPhone dont la batterie vient de lâcher. Un soir d’élection, c’est la poisse. Il est un peu moins de 20 heures et elle ne connaît pas encore son score. Candidate d’En marche dans la 4e circonscription du 93, elle est invitée par la station de radio pour participer en direct à la soirée électorale. À 32 ans, c’est une totale inconnue. Les Jours suivent depuis plusieurs mois ses premiers pas en politique (lire l’épisode 10 de la saison 1 et l’épisode 4 de la saison 2). Elle fait désormais partie de ces « nouveaux visages » qu’Emmanuel Macron vante et souhaite mettre en avant. Prisca Thevenot a finalement été qualifiée pour le second tour. Elle a obtenu 25,2 % des voix, derrière la communiste Marie-George Buffet dont c’est le fief, en tête avec à 32,8 %. Dans une circonscription où l’abstention a dépassé les 66 %.
Toute la journée, depuis 7 h 30, elle a fait la tournée des bureaux de vote, géré les multiples urgences, humé l’atmosphère dans sa circonscription. Quand je l’ai retrouvée en fin d’après-midi à la mairie du Blanc-Mesnil (commune où, au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête avec 37,9 % devant Macron, 20,4 %), elle était plutôt tendue. « C’est calme, ça m’angoisse. » L’abstention s’annonce record.