De Marseille
Les enfants posés à l’école, quelques parents s’installent jeudi matin sur l’une des terrasses de la Plaine, vaste place du centre de Marseille. Dans ce quartier de brassage, plutôt métissé socialement, très autogestionnaire, où les habitants se mobilisent et s’organisent plus facilement qu’ailleurs lorsque la municipalité veut imposer des aménagements, Jean-Luc Mélenchon dépassait 40 % dimanche dernier dans la plupart des bureaux de vote. Depuis, le débat autour de l’abstention fait rage. À l’écart des étals du marché qui s’étale, deux mères commencent à discuter. L’une, d’origine étrangère, explique que si l’on ne veut pas voter pour soi, il faut le faire pour les autres, ceux qui sont empêchés, qui deviendront des cibles demain si le Front national remporte l’élection. L’autre n’est pas d’accord, le ton monte. La seconde finit par s’emporter, reproche à l’autre de la culpabiliser, d’être dans « des arguments affectifs qui empêchent de transformer la société ».
Benjamin, développeur qui a voté Mélenchon, ne retournera pas aux urnes dimanche, écoute la conversation.