De Vaucluse
La campagne du FNs’est achevée dans une épaisse fumée noire, sur le mode auto-implosion alimenté par les déclarations contradictoires de ses responsables plus vraiment branchés sur la même partition. L’euro, on en sort ou pas ? La retraite à 60 ans, on y revient ou pas ? Mystères et cacophonie… Au débat mercredi soir, Marine Le Pen est apparue ultra-agressive, bien éloignée de la France « apaisée » qu’elle vantait l’été dernier. La candidate finit sur le bas-côté, capot relevé et moteur fumant, pendant que Florian Philippot potasse, hagard, le manuel de secours. Plus fringante bien que de conception roumaine, la guimbarde des Jours s’est propulsée mercredi jusque dans la 3e circonscription de Vaucluse, une terre bénie pour le FN qui a élu sa nièce députée en 2012. On y a croisé des militants déterminés – comme Michèle, 60 ans, retraitée, pour qui le Front national va gagner dimanche – mais y croient-ils ? Pour d’autres, comme le vieux routier de l’extrême droite André-Yves Beck, qui reprend du service pour le parti à Orange, atteindre 40 % serait déjà bien.
Même si on fait 50,3 % dimanche, ils vont annuler les élections. On n’a aucune chance.
À Sorgues, ce mercredi, on s’est garés devant la salle des fêtes au look années 1970, protégée par une cinquantaine de gendarmes dont certains avec fusil d’assaut, pour le meeting de Marion Maréchal-Le Pen. À l’entrée, Angela, 62 ans, cheffe cuisinier, remontée comme une pendule. Cette