Caterina Avanza a passé la journée de dimanche enfermée au QG d’Emmanuel Macron, le nez dans les sondages. Cette militante d’En marche de 36 ans qui a elle-même travaillé plusieurs années dans un institut a été sollicitée le jour de l’élection, pour aider une équipe restreinte chapeautée par Denis Delmas, le « conseiller opinion ». Dans ce tout petit cercle qui avait des instructions pour ne pas communiquer, il fallait trier les différentes estimations et dégager les tendances. Les tableaux se remplissaient : en vert quand Macron était en tête, en rouge quand c’était Marine Le Pen. « On avait pour consigne de ne donner aucun résultat à Emmanuel, ni aux porte-parole, tant que ce n’était pas stabilisé, raconte Caterina Avanza. « Jusqu’à 19 h 48, c’était chaud. Ça bougeait trop, les instituts ne convergeaient pas sur le ranking (l’ordre, ndlr). Ils ne donnaient pas tous Macron en première position, or Mélenchon était sur les talons. Ce n’était pas relax », raconte-t-elle, plusieurs heures après. Quand elle m’en parle, nous sommes à la sortie du parc des Expositions de la porte de Versailles, dans le XVe arrondissement de Paris, après la soirée électorale. Dans un bar éclairé de néons glauques, les derniers militants sirotent des bières, dans une euphorie tranquille. Caterina est alors plus « relax » : Emmanuel Macron a officiellement raflé la première place. Ce lundi, d’après les résultats définitifs, il obtient 24 % des suffrages ; Marine Le Pen, 21,3 %.
Un peu plus tôt porte de Versailles, Marianna Mendza était toute à son exaltation, heureuse que le score d’Emmanuel Macron le place devant la candidate du FN.