« Constatons que se présente à nous… » C’est souvent ainsi que démarre une « main courante », ces dépositions qu’on fait au commissariat pour laisser une trace officielle d’un incident. La main courante peut parfois, si les faits se répètent, donner lieu à une plainte, voire alimenter une enquête policière. « Les Jours » publient ces instantanés de société tels qu’ils nous arrivent d’un commissariat quelque part en France.
«Ce mercredi 2 septembre à midi, mon fils âgé de 12 ans rentrait du collège avec ses amis. L’un d’eux a sonné à la porte d’une maison pour faire une blague. Un individu est sorti de la maison, a poursuivi la bande d’enfants et a attrapé mon fils par les vêtements avant de le jeter au sol. Il a fouillé dans son cartable à la recherche de notre adresse et l’a insulté de “fils de pute” à plusieurs reprises. Une dame qui passait dans cette rue en voiture a été alertée par les cris de mon fils et de l’individu. Elle a voulu intervenir mais elle a trouvé l’individu très agressif. Elle lui a dit qu’elle allait appeler la police, il lui a répondu qu’il s’en foutait. La dame a filmé la scène. Quand l’individu s’est rendu compte qu’elle filmait, il s’est enfui. Un appel au 17 a été réalisé après les faits. Cette dame m’a envoyé la vidéo de l’agression de mon fils que je conserverai au besoin. Je me réserve le droit de déposer plainte si les faits se réitèrent. »
«CCe jour, vers 10 heures, je me trouvais à la place passager avant de mon véhicule Nissan Qashqai noir. Mon compagnon conduisait. Nous circulions rue X et arrivions au niveau du square Y. J’ai vu un homme qui s’en prenait à son chien. J’ai ouvert ma porte et j’ai crié à son intention : “Ça va pas, Monsieur ? Vous voulez que je vous fasse la même chose ?” L’homme s’est approché de moi. J’ai ouvert ma vitre d’environ 10 centimètres. Il a fait des réflexions sur mon véhicule, mon physique… Je lui ai répondu tout en restant calme. Il a fini par cracher dans ma direction. Étant donné que ma vitre n’était que très légèrement ouverte, je n’ai reçu que quelques postillons sur le front. Ensuite, il s’est éloigné. Je suis sortie de ma voiture et je l’ai pris en photo. Il est revenu vers la voiture et a levé le poing. J’ai dit à mon compagnon de quitter les lieux et nous sommes partis. Je ne connais pas cet homme. Je ne sais pas exactement où il habite. Je tenais à vous signaler ces faits. Je me réserve le droit de déposer plainte si de tels faits se reproduisent. »
«Ma femme découche assez régulièrement. Elle est partie le 28 août pour le week-end et elle est revenue le 31 août vers 6 heures. Pour des raisons professionnelles, elle est de nouveau partie le 1er septembre à 16 h 30 et elle est revenue le 2 septembre avant 6 heures. Lors de sa rentrée le 31 août, elle m’a insulté de tous les noms d’oiseaux possibles. Déclaration à toutes fins utiles. »
«J’ai conversé avec une personne via les réseaux sociaux. Au fil de la discussion, cette personne m’a demandé de me dénuder, ce que j’ai fait (j’ai baissé mon pantalon). Ensuite, j’ai reçu des menaces de cette personne, comme quoi j’étais un pédophile et qu’elle allait contacter les services de police et mettre la vidéo en ligne à tous mes contacts Facebook. On ne m’a pas demandé d’argent, mais j’ai reçu un soi-disant mail d’Interpol comme quoi il y avait une enquête pour pédophilie. Je n’ai pas subi des préjudices quant à présent. Je n’ai rien d’autre à ajouter. »
«J’ai acheté un véhicule au garage X en juillet pour la somme de 9 990 euros. Avant la vente, je me suis mis d’accord avec le garagiste pour qu’il change la distribution. Papier signé à l’appui, nous étions d’accord pour que je règle la distribution en septembre, à savoir 400 euros. J’ai acheté le véhicule puis, la première fois que je l’ai conduit, j’ai constaté un bruit au niveau du système de freinage arrière. J’en ai informé le vendeur, qui m’a dit qu’il allait en parler à son patron et qu’il me recontacterait. Je n’ai jamais eu de nouvelles depuis le 14 juillet. J’ai fini par changer les disques et plaquettes de frein à l’arrière mais le bruit était toujours présent. J’ai cherché plus loin et constaté que le silentbloc de l’essieu arrière gauche était très usé (rouillé) et à changer. Je suis allé chez Midas, qui m’a donné un devis de 392 euros. Les travaux vont avoir lieu cette semaine.
Ce matin, le vendeur m’a contacté en me demandant si ça allait et quand est-ce que j’allais payer la distribution. Je lui ai répondu que j’étais mécontent du véhicule après avoir découvert un vice auprès du silentbloc. Il m’a simplement répondu : “OK mais j’ai demandé quand vous passez pour me payer.” J’ai répondu par un point d’exclamation. De suite, j’ai reçu des menaces, à savoir : “OK, t’inquiète, si tu veux pas venir, tu vas regretter. T’inquiète, on va arranger ça.” J’ai répondu : “Vous me menacez ?” Et il m’a répondu : “J’ai dit t’inquiète pas, on va s’arranger ça. On se voit très bientôt pour parler.” Cela m’inquiète car lui a mon adresse. Je me réserve le droit de déposer plainte. Déclaration faite à toutes fins utiles. »