Un ex-patron en cavale qui donne des leçons à la justice japonaise et fait le show sur les chaînes d’information en continu pendant plus de deux heures : la conférence de presse de Carlos Ghosn depuis Beyrouth, le mercredi 8 janvier, a été un moment hallucinant. Mais passée la stupéfaction – ou l’admiration dans le cas de certains journalistes, qui ont trop lu LargoWinch –, il n’est pas certain que l’ex-patron de Renault-Nissan en sorte gagnant. Sur un point au moins, il a joué contre son camp en donnant des arguments à la justice pour se faire condamner : à propos de la soirée d’anniversaire de sa femme au château de Versailles, le 8 octobre 2016, qui a valu à la justice française d’ouvrir une enquête pour « abus de bien social ». Carlos Ghosn est accusé d’avoir profité d’une contrepartie à un don de Renault fait pour rénover une salle du palais. Jusqu’à présent, la défense de l’ex-PDG plaidait une erreur de son équipe. Au cours de sa conférence de presse, Carlos Ghosn a reconnu être au courant de tout, montrant de plus qu’il concevait le mécénat comme un acte tout sauf désintéressé, et s’insérant parfaitement dans des relations commerciales et de promotion de l’entreprise comme de son PDG. Confirmant ce que nous n’arrêtons pas d’expliquer dans cette obsession !
Une contrepartie de 50 000 euros, dans le cadre d’une convention de mécénat signée avec le château de Versailles, a été affectée au bénéfice personnel de M. Ghosn.
Pour comprendre cet aveu – qui n’a pas été relevé par les autres médias –, il faut reprendre la chronologie de cette affaire. L’histoire de la soirée au château de Versailles sort en février 2019.