À Ko Samui, en Thaïlande
Mon partenaire pointe le sol du bout de son gant gauche. Naïvement, mon regard suit la direction indiquée et je reçois une droite surprise dans la tempe. Le coup n’est habité d’aucune hostilité, seulement une légère fermeté, histoire de me rappeler l’écart de niveau qui me sépare de son auteur. Le boxeur en face de moi est un crack comme il y en a par paquets en Thaïlande. Le genre de profils auprès de qui je souhaitais apprendre. Voilà pourquoi j’ai fait mes valises pour le royaume de Siam pour un mois. Car moi, Yohann Le Coz, jeune journaliste de 25 ans et sportif amateur, j’ai décidé de me lancer dans une discipline qui tient en trois lettres : MMA, pour « mixed martial arts » (arts martiaux mixtes, en français). Pour Les Jours, je vais enquêter sur ce sport dont la pratique en compétition en France n’a été légalisée qu’en janvier 2020, sur sa popularité grandissante, son business florissant. Sur la violence, le genre et la politique aussi… Et je vais raconter mon propre apprentissage, parfois épanouissant, souvent douloureux, avant de pouvoir, enfin, entrer dans la cage, « octogonale ou pas ».
Avec les poings, avec les pieds, avec les genoux… Au MMA, on a le droit d’utiliser tout un arsenal de techniques issues de divers sports de combat : la boxe, la lutte, le judo, le jujitsu, etc. Avec quelques interdits tout de même : on ne frappe pas derrière la tête, ni dans le dos, et on n’assène pas de coups de pied à la tête d’un adversaire au sol.