Et si on allait choper le coronavirus avec Gérard Larcher ? Ou avec Nicolas Sarkozy, hein, on n’est pas bégueules, on le prendra de qui veut, le Covid-19. De Renaud Muselier, qui embrasse à bouche que veux-tu, de Jean-François Copé ou d’Hervé Morin, qui tient salon à grand bruit au tout premier rang de la salle Gaveau, dans le VIIIe arrondissement, où se tient le premier, le dernier, le seul en fait, meeting parisien de Rachida Dati. Qui a bravé, ce lundi soir, les interdictions gouvernementales de rassemblement
Mais Paris, comme disait Henri IV, vaut bien une fièvre et ça fait bien plaisir de voir tous ces copains contents et réunis à la faveur, inespérée, d’une élection que la droite pourrait ne pas perdre. Content comme un Gérard Larcher. Le président du Sénat avise Hervé Morin, lui ouvre ses bras, le président du conseil régional de Normandie s’écarte et Larcher fait mine de se renfrogner : « Tu ne m’as jamais embrassé, mais bon. » Renforcés de Renaud Muselier, Larcher et Morin vont se livrer, accoudés à la scène, à un long conciliabule dont ressortira, de la bouche de Larcher, une histoire, dont on se refuse à penser qu’elle a à voir avec l’élection parisienne, à base de « baudets du Poitou » et de « juments jurassiennes » et conclue par ces mots : « Ça passe au troisième tour. » « On refait le monde », lance un des compères à une femme venue les saluer, qui leur sert en retour : « Refaites plutôt Paris. » Tandis qu’un type passe de groupe en groupe, avec, dans le dos, tel un poisson d’avril, un autocollant de l’UNI, le syndicat étudiant trèèèèès à droite, un homme s’approche du trio : « Salut les jeunes ! » C’est Jean-François Copé, qu’on imaginait pourtant mal, tant le seum est féroce entre eux, se tenir à moins de deux mètres de Nicolas Sarkozy, mais que voulez-vous, c’est pas tous les jours que la droite pourrait

Dehors, il y a la queue et tout le monde ne rentrera pas, une dame à manteau de fourrure y parvient à grand-peine et se recoiffe : « Depuis 16 heures que je suis là ! » Il est 18 h 30 et la presse fait le pied de grue devant la porte tenue par un service de sécurité sorti tout droit de l’époque Pasqua-Pandraud, vieux impers mastic aussi usés que leurs propriétaires, tous ornés d’un pin’s GPR pour « Groupe de protection rapprochée ».