Sans être tout à fait en cavale, ces deux dernières années, Alexandre Djouhri avait prudemment pris ses distances avec la France, Paris et la rue des Italiens en particulier. L’homme d’affaires de 58 ans, domicilié en Suisse puis en Algérie et grand voyageur, savait que trois juges d’instruction du pôle financier, chargés de l’enquête sur le potentiel financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, souhaitaient l’entendre. Il a snobé au moins une convocation de leur part, le 7 septembre 2016. On ignore s’il y en a eu d’autres pour que l’invitation polie des magistrats instructeurs se transforme en mandat d’arrêt européen. C’est en vertu de ce document diffusé le 22 décembre 2017, visant des infractions de « fraude et blanchiment » selon un porte-parole de Scotland Yard, que la police britannique a arrêté Alexandre Djouhri à l’aéroport londonien de Heathrow ce dimanche. D’après Le Monde, l’intermédiaire arrivait de Suisse. Il a été placé en détention et présenté une première fois à la juridiction chargée de statuer sur son extradition vers la France. Une autre audience doit avoir lieu ce mercredi, toujours au tribunal de Westminster. Après quoi Alexandre Djouhri doit savoir s’il reste en détention ou s’il est libéré sous caution dans l’attente de son audience d’extradition, qui pourrait avoir lieu d’ici environ un mois.
Le cas d’Alexandre Djouhri illustre à merveille les méthodes de travail du pôle financier et les questions qui se posent à la justice.