Il était l’un des héros de notre « Magouillotron » et une figure tutélaire pour la série À la poursuite de l’argent sale. Patron du groupe homonyme et du Figaro, quatrième homme le plus riche de France, ancien maire de Corbeil-Essonnes et ex-sénateur UMP, Serge Dassault est mort ce lundi d’un malaise cardiaque, à l’âge de 93 ans. Les Jours, qui prévoyaient d’assister à son procès en appel pour blanchiment de fraude fiscale le 6 juin prochain à Paris, ne peuvent que constater l’extinction de l’action publique à son encontre. Il n’y aura plus jamais de procès Dassault.
À l’issue du procès de première instance auquel il n’avait pas assisté, en février 2017, l’homme d’affaires avait été condamné à cinq ans d’inéligibilité et deux millions d’euros d’amende. Il avait fait appel. C’était donc la semaine prochaine que Serge Dassault devait être jugé à nouveau pour avoir dissimulé des dizaines de millions d’euros pendant quinze ans, grâce à quatre fondations et sociétés basées au Luxembourg et au Liechtenstein. Rappelons que si ce procès se tenait pour « blanchiment » et non pour « fraude fiscale », c’est parce que le ministère du Budget, seul à pouvoir déclencher des poursuites en vertu du « verrou de Bercy », n’a jamais déposé plainte contre Serge Dassault. Le milliardaire était également poursuivi pour avoir omis de déclarer ces sommes à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
La deuxième « affaire Dassault », dite « des achats de votes à Corbeil-Essonnes », devrait quant à elle survivre au décès du milliardaire.