À l’origine, cela devait être une simple proposition de loi rédigée par le groupe La République en marche (LREM) destinée à renforcer la police municipale, et à autoriser la ville de Paris à disposer d’une telle force. C’est devenu un texte symbole de la droitisation du gouvernement et de sa volonté de couvrir les violences policières. La proposition de loi sur la sécurité globale, qui a été examinée cette semaine par l’Assemblée nationale et devait être adoptée ce vendredi soir, comporte ainsi un article, le numéro 24, qui vise à limiter la diffusion d’images des policiers. Le texte prévoit ainsi qu’il soit puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende « le fait de diffuser l’image du visage ou tout autre élément d’identification » d’un membre des forces de l’ordre « dans le but manifeste qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique ». Ce vendredi soir, au terme d’une semaine aux relents liberticides, cet article 24 a été adopté.
Cette disposition a été rajoutée à la proposition de loi par le gouvernement à la mi-octobre, après une rencontre entre Emmanuel Macron et des syndicats de policiers. Ces derniers s’étaient plaints d’avoir été l’objet d’attaques (à Champigny-sur-Marne, notamment) et le président de la République avait alors promis d’« amplifier les moyens » et de « mieux protéger » les forces de l’ordre.