Soudain, la violence policière qui frappe régulièrement les camps de fortune
Cet accès de brutalité policière est survenu dans la nuit de lundi à mardi. Quelques heures plus tard, ce mardi en fin d’après-midi, la majorité La République en marche a voté « solennellement » et à une large majorité (388 voix pour, 104 contre) la loi dite « sécurité globale », dont son article 24, qui limite la diffusion d’images de policiers en action (lire l’épisode 5, « Libertés : une semaine de flou furieux »). Un texte qui punit d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende « le fait de diffuser l’image du visage ou tout autre élément d’identification » d’un membre des forces de l’ordre « dans le but manifeste qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique ». Le carambolage entre l’article et les événements de la nuit précédente est limpide, à ceci près que les vidéos de la veille montrent des forces de l’ordre portant elles-mêmes atteinte à leur propre intégrité, puisque s’affichant ainsi sous un jour bien peu républicain.

Des poulets sans tête, donnant de la matraque à cœur joie. Mais quels étaient les ordres ? « Les ordres sont de ne pas laisser s’installer de campement illicite sur l’espace public », indique aux Jours un cadre du ministère de l’Intérieur, ce qui n’est malheureusement pas nouveau. Et qui les donne ? La préfecture de police de Paris et son chef à grande casquette Didier Lallement. Et au-dessus, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin : « Évacuer 500 tentes place de la République, il est littéralement exclu de le faire sans accord du cabinet du ministre, soyons clairs, c’est impossible », poursuit ce même cadre.