Comment s’assurer que les nouvelles routes, rocades, usines et autres sites Seveso ne viendront pas polluer un peu plus le monde ? Comment informer et impliquer les citoyens sur les grands projets qui vont transformer leurs lieux de vie ? En France, il y a une procédure pour ça. On l’appelle « l’enquête publique ». Cette vieille institution, assez méconnue, est un mécanisme démocratique important. Ne serait-ce que parce qu’il se situe hors des urnes et vise à impliquer les citoyens à l’échelle locale. Mais elle est aussi un excellent révélateur du constat que nous faisons depuis le début de la série J’ai pollué près de chez vous : en France, le chantage à l’emploi et les fantasmes industriels font encore trop souvent passer l’urgence écologique au second plan.
L’énorme projet industriel Inspira est un exemple marquant en la matière (lire l’épisode 2, « En Isère, l’irrespirable projet Inspira »). Il vise à implanter en Isère une zone industrielle de 200 hectares sur des communes déjà pourvues d’un grand nombre d’installations dangereuses et polluantes. L’enquête publique chargée en 2018 de travailler sur ce dossier a abouti à un avis négatif. Conclusion des trois enquêteurs :