Tout l’été, « Les Jours » vous plongent dans un autre monde, celui de la justice française de 1973. Du lundi au vendredi à midi, nous publions des extraits des minutes correctionnelles du tribunal de grande instance de Paris d’il y a tout juste un demi-siècle. Un regard sur les délinquants du passé avec les mots de l’époque (lire l’épisode 1, « La délinquance, c’était mieux avant ? »). En accès libre.
«Prévenu : René Brun, né le 14 juillet 1915 à Orléans, dans le Loiret, divorcé, trois enfants, gérant de société, demeurant 1, rue de Lourmel à Paris XVe, de nationalité française.
Attendu que de l’enquête préliminaire et des débats il résulte la preuve qu’à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, le 30 novembre 1971, Brun René a commis un outrage public à la pudeur, avec cette circonstance que ledit outrage consistait en un acte contre-nature avec un individu du même sexe, en se livrant à des actes obscènes dans un lieu public, notamment en pratiquant le coït buccal sur le nommé Suisse Lionel, dans un véhicule R16, immatriculé 6472 YJ 75, stationné voie Thiais.
Qu’ainsi le délit est constitué, que Brun reconnaît les faits, qu’il existe en la cause en sa faveur des circonstances atténuantes, qu’il est de plus délinquant primaire, qu’il paraît digne d’indulgence, qu’il y a lieu de le faire bénéficier du sursis. Statuant publiquement, contradictoirement et en premier ressort, le tribunal déclare Brun René coupable d’outrage public à la pudeur, en répression, condamne Brun René à un mois d’emprisonnement avec sursis et 1 000 francs d’amende. »