Au troisième jour d’un procès qui doit en durer douze, tout le monde commence à fatiguer et l’exprime différemment. La salle devient chaude et moite, avec de la buée sur les vitres. Le public venu soutenir les « huit de Tarnac », tassé sur des bancs inconfortables, applaudit les meilleures vannes et se marre bruyamment à chaque intervention du procureur. Les journalistes, las de leur sandwich poulet-mayo quotidien, se tortillent ou s’en vont. Les prévenus, selon leur caractère, font corps avec leur chaise, discutent entre eux ou interviennent à tout bout de champ. Quant à Jérémie Assous, l’avocat de sept d’entre eux, dont Julien Coupat, il emplafonne le procureur en continu.
Ce jeudi, un débat non dépourvu d’intérêt sur la téléphonie (sur lequel nous reviendrons plutôt dans le prochain épisode) a failli tourner au pugilat entre un Jérémie Assous déchaîné et le procureur, Olivier Christen, jusqu’ici placide. Excédé par