Malgré les débats mouvementés de vendredi dernier, la question de la filature d’Yildune Lévy et Julien Coupat dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 – dite « la nuit du fer à béton » (celui qui, déposé sur une caténaire, a saboté une ligne TGV) – n’avait pas été complètement épuisée (contrairement à l’assistance). L’audience de ce mardi a donc eu tendance à remonter dans les tours. Comme quand Julien Coupat a reproché à la présidente Corinne Goetzmann d’avoir pris un ton de « maîtresse d’école » pour exposer sur une carte IGN un itinéraire qui « écrase les versions successive des policiers » et leur redonne de la cohérence. D’autant, accuse-t-il, qu’elle n’a pas tenu compte des « vingt-cinq énormités soulevées par la défense » – dont la démonstration était toutefois laborieuse (lire l’épisode 4, « La nuit de l’invraisemblable filature »).
Après un week-end salutaire, les prévenus et l’avocat Jérémie Assous ont davantage réussi à faire passer leur message sur les « accumulations d’erreurs » de la version policière : la description des chemins empruntés, les temps de trajet indiqués, la position géographique des participants à la filature posent question. Mathieu Burnel a rappelé que pendant l’instruction, les policiers « ont refusé de donner leur numéro de téléphone (qui aurait permis d’établir leur présence sur les lieux grâce au bornage, ndlr) et de dire quel véhicule ils conduisaient ».