En ce mois de juillet 2021, la chaleur se fait de plus en plus ressentir et les services de réanimation du Centre hospitalier universitaire (CHU) d’Amiens sont bondés. Alors qu’il se prépare à affronter une nouvelle journée sous la menace constante du Covid-19, le docteur Michel Slama, chef adjoint du service de médecine intensive et de réanimation de l’hôpital, est loin de s’imaginer que les prochaines heures vont se transformer en véritable cauchemar.
La veille, le chef adjoint du service de réanimation a posté une vidéo sur son compte Facebook où il recommande la vaccination pour éviter les formes graves du Covid-19. Le lendemain, plusieurs de ses collègues viennent le voir avec leur téléphone à la main, sous le choc. « “On te conseille d’aller checker ton Facebook, c’est urgent”, m’a-t-on dit », se rappelle Michel Slama. Les Vivi ont frappé. Parmi la vague de commentaires publiés sous sa dernière publication, le visage du médecin est barré d’une croix gammée. Des profils aux noms à consonance italienne abordent fièrement sur leur photo de profil les deux « V » rouges entrelacés dans un cercle, l’emblème du groupe antivax venu d’Italie dont onze membres sont jugés depuis le 2 octobre pour cyberharcèlement (lire l’épisode 1, « Les Vivi : vis ma vie de cyberharceleur antivax »).
La sénatrice de Charente Nicole Bonnefoy a subi le même traitement de la part des Vivi.