Le patient face au juge. Entre eux s’engage une conversation technique, juridique, importante pour le devenir du malade. Va-t-il être autorisé à sortir de l’institution psychiatrique ? Dans 12 jours, son nouveau documentaire en salles depuis le 29 novembre, Raymond Depardon retient parfois une tonalité proche de l’échange entre amis. « Comment ça va ? » Le juge a la volonté de comprendre plus profondément les situations auxquelles il est confronté et cerner la personne qu’il a en face de lui. Les dossiers sont minces, les histoires complexes.
Cette conversation permet au cinéaste de présenter au spectateur les situations de chaque personnage. Fidèle aux règles du cinéma direct, nul commentaire dans 12 jours. Ce sont les paroles des acteurs de cette réalité qui permettent la compréhension. Une difficulté créative déjà utilisée par Raymond Depardon dans Délits flagrants en 1994, film sur la confrontation entre des personnes récemment arrêtées pour un délit et leur première entrevue avec le procureur de la République. Le dispositif de tournage, dont nous avons déjà parlé dans l’épisode 3, permet l’écoute de ces histoires décrites par les personnages eux-mêmes.
La parole juridique est parfois difficilement compréhensible pour certains patients. Ils s’interrogent sur certains mots employés par le juge. Tentent de comprendre en jetant des regards vers leurs avocat. Cet homme qui vient d’Angola, au passé judiciaire lourd, crie sa volonté d’en sortir, de se plier à la loi.