Ouvert depuis le 30 septembre, le procès pour détournement de fonds publics du Rassemblement national, de Marine Le Pen et de 24 élus, cadres ou proches, ne se présentait déjà pas très bien pour eux avant son commencement, avec un dossier lourd de nombreuses preuves matérielles et de témoignages accablants (lire l’épisode 2, « Sur la route de l’Élysée, Marine et la peine d’inéligibilité »). L’accusation joue sur du velours et estime avoir largement assez d’éléments pour démontrer que le parti a utilisé frauduleusement de 2004 à 2016 les crédits dévolus aux assistants parlementaires pour faire tourner le parti. Après seulement quelques jours, consacrés à de simples formalités et des querelles de procédure, puis à l’interrogatoire d’un premier prévenu, l’ex-député européen Fernand Le Rachinel, le tableau s’est encore aggravé.
La répétition des poses de matamores et les arguments politiques et juridiques, calibrés pour bluffer l’opinion, n’ont eu aucun effet dans l’enceinte judiciaire. Le bataillon d’avocats convoqués pour jouer une impressionnante symphonie d’arguments procéduraux afin de torpiller la poursuite