Le fondateur d’une entreprise viré sans ménagement par ses administrateurs, rappelé quelques années plus tard pour sauver l’entreprise de la faillite et qui fait d’elle le numéro un mondial… Dans la Silicon Valley, ce scénario à la Apple, quand Steve Jobs était revenu pour faire entrer l’entreprise dans le XXIe siècle, est dans toutes les têtes lorsque Jack Dorsey redevient PDG de Twitter en octobre 2015 (lire l’épisode 1, « Twitter, réseau et ressentiments »). Le cofondateur de la marque à l’oiseau bleu sera-t-il à la hauteur ? La feuille de route de Dorsey est alors limpide : relancer la croissance du réseau social, gagner de l’argent et faire de Twitter un géant de la tech, à l’image de Facebook ou Google. Disons-le tout de suite : vu de 2022, le bilan paraît très mitigé. Certes, Twitter a regagné des abonnés et fait des bénéfices en 2018 et 2019. Mais cette embellie n’a été que passagère, conduisant les actionnaires à demander et obtenir, à nouveau, le départ (définitif ?) de Jack Dorsey.
Si, en octobre 2015, la comparaison entre Jack Dorsey et Steve Jobs a tant fait parler, c’est que les deux hommes ont une trajectoire similaire. Au moment de leur éviction, l’un et l’autre étaient accusés d’être un peu dingues et d’avoir un management erratique, un trait de caractère qu’on a rapidement oublié grâce à leur succès ultérieur dans les affaires.