Depuis qu’il a racheté Twitter (lire l’épisode 6, « Twitter, le nouveau jouet d’Elon Musk ») et qu’il s’en est nommé seul responsable, Elon Musk se comporte en monarque absolu. Édictant des règles qu’il se dépêche d’enfreindre, mélangeant vie privée et décisions managériales ou demandant une loyauté absolue à ses salariés. On a ainsi vu le milliardaire affirmer le 28 octobre qu’il allait mettre en place un conseil de modération avant de prendre la moindre décision concernant le rétablissement de comptes censurés… puis décréter le 20 novembre, après deux sondages sur la plateforme, le retour de Donald Trump ainsi que de toutes les personnes bannies pour des faits mineurs. Selon le site spécialisé dans les réseaux sociaux Platformer, 62 000 comptes seraient en voie d’être rouverts. Mais pas celui d’Alex Jones, fondateur du site Infowars : le nouveau patron de Twitter a perdu un enfant en bas âge et n’a pas supporté les délires de l’animateur de radio complotiste sur le massacre des élèves de Sandy Hook. Mais que se serait-il passé si Elon Musk n’avait pas vécu un tel drame ? Autre signe que le milliardaire voit le monde de l’entreprise comme un espace de féodalité : les employés qui n’ont pas fait partie de la première charrette de licenciements (qui a vu le départ de la moitié des 7 500 salariés) ont trouvé mi-novembre dans leur boîte mail un message leur demandant de s’engager personnellement à « travailler de longues heures à haute intensité » dans un nouveau Twitter « hardcore ». Autrement ? La porte. Voilà remis au goût du jour le serment d’allégeance à son suzerain, comme si les lois sociales et le Code du travail n’avaient jamais existé !
Y a-t-il une limite à cette hubris ? Les utilisateurs de Twitter qui désapprouvent cette politique vont-ils avoir comme unique possibilité la fuite vers d’autres cieux ? Le problème, c’est que Mastodon, le réseau qui ressemble le plus à Twitter, est beaucoup moins séduisant. Il y a son interface vieillotte

Aux États-Unis, c’est la Federal Trade Commission (FTC), chargée de réguler le commerce, qui supervise le réseau.