Plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, zéro précipitation ou presque : le Sahara semble l’endroit idéal pour installer des panneaux solaires. Théoriquement, toute l’électricité du monde pourrait même être fournie par un carré de 100 kilomètres sur 100 rempli de centrales photovoltaïques situé dans ce désert africain, selon les calculs du physicien et spécialiste de l’énergie David McKay. Pourtant, si on regarde les capacités solaires installées, on est très, mais alors vraiment très loin de ce chiffre. En Algérie par exemple, le solaire représente moins de 1 % de la production totale d’électricité : depuis les années 1960, les centrales du pays fonctionnent au gaz (dont le sous-sol est rempli) et ce n’est que très récemment que des projets de centrales solaires ont été engagés.
Quel temps perdu ! Car la puissance énergétique du Sahara a été découverte il y a bien longtemps. On ne va pas entonner « le temps béni des colonies » (rassurez-vous) mais, quand l’Algérie était un département français (trois, plus précisément, Alger, Oran et Constantine), de nombreux savants hexagonaux traversaient la Méditerranée et rivalisaient d’idées pour inventer une source d’énergie alternative aux fossiles. Des ambitions qui se sont concrétisées dans les années 1950 avec la construction d’une station solaire à Bouzareah, dans la banlieue d’Alger, et la création d’un Institut de l’énergie solaire à l’université d’Alger. L’indépendance du pays a tout fait avorter.