«On est descendus voir la scène. C’est très petit, ça ne va pas être rentable pour moi. » À 42 ans, Christine Berrou a du flair. Humoriste depuis dix-sept ans, elle a écrit trois spectacles, publié plusieurs bouquins sur son art, participé à quatre saisons du Jamel Comedy Club sur Canal+ et travaille la journée comme autrice pour la chronique sur RTL de l’imitateur Marc-Antoine Le Bret. En parallèle, à Paris et ailleurs, elle continue de fréquenter les plateaux de stand-up, ces événements où plusieurs humoristes sélectionnés par un organisateur se relayent sur scène pour jouer des passages de leurs sketchs. « Je dis souvent oui aux scènes que je ne connais pas, parce que je continue de cartographier tous les comedy clubs de Paris », confie-t-elle. Ce jour-là, deux jeunes stand-uppeurs, enthousiastes et volontaires, ont convié l’humoriste et chroniqueuse dans le sous-sol d’un bar du Ve arrondissement de la capitale. Des plantes tapissent le mur au fond et ornent un néon rose qui forment les lettres « Noddi », le nom de l’établissement. On est un mardi soir pluvieux d’un hiver qui joue les prolongations et une dizaine de personnes seulement se sont déplacées pour assister au plateau. Pas sûr que Christine Berrou y reviendra.
Les scènes comme le Noddi prolifèrent à Paris. En un peu plus de dix ans, le stand-up est devenu le truc à la mode en France. Personne ne peut y échapper. Ni les théâtres, ni les télés, ni les radios. Démocratisé par le