Il y a une croyance populaire selon laquelle les humoristes seraient de grands dépressifs, mais « ce mythe du clown triste » a le don d’agacer Urbain. « Ça me casse un peu les couilles qu’on pense ça, parce qu’on a des vraies vies de privilégiés », dit le stand-uppeur avec son franc-parler habituel. Ce décalage qui caractérise les comiques existe au moins depuis le XVIe siècle et la commedia dell’arte, où on voit apparaître ce genre de figures drôles et désespérées. De bond dans le temps en bond dans le temps, on retrouve des stigmates dans la culture populaire. Le clown « tramp » par exemple, un clown clochard et vagabond né pendant la crise de 1929 et censé incarner le désarroi que traversaient les États-Unis ; les maniaco-dépressifs Jim Carrey, Ben Stiller, Coluche ou Muriel Robin ; les toxicomanes et les suicidaires, tels Lenny Bruce et Robin Williams…
Mais la science s’est penchée sur le sujet et semble établir un lien cognitif entre l’état dépressif des humoristes et leur métier