Des pylônes grisâtres supportent des blocs de béton cubiques longilignes et donnent sur un bâtiment aux murs blancs. Situé en plein cœur de Mexico, le « C5 » – acronyme tiré de son nom en espagnol « Centro de comando, control, cómputo, comunicaciones y contacto ciudadano de la ciudad de México » – a l’allure de sa fonction. À l’intérieur du centre de contrôle au nom de vaisseau spatial, des centaines de policiers vidéo-opérateurs se relaient 24 heures sur 24 pour analyser et traiter les milliers d’images qui arrivent des 15 000 caméras de surveillance installées dans la ville. Unique au monde, l’appareil sécuritaire de la capitale mexicaine a été forgé par Thales. Avant de déployer son modèle de « Safe City » à Nice en 2019 (lire l’épisode 1, « Nice, le little brother de Thales »), le géant de la surveillance a répété ses gammes au Mexique, endossant son costume de chevalier blanc pour tenter de pacifier une ville qui répond à tous les fantasmes : criminalité, guerres de gangs, trafic de drogue.
Onze ans après son arrivée en Amérique centrale, la multinationale dit avoir accompli sa mission. Elle le promet sur son site : Mexico est une ville plus sûre. Entre 2009 et 2016, le taux de criminalité aurait diminué de 56 %, le vol de véhicules de 58 % et le délai moyen d’intervention de la police serait passé de douze minutes à un peu plus de deux minutes.