L’histoire retiendra peut-être que, à la veille du débat présidentiel entre Kamala Harris et Donald Trump ce mardi, les médias américains étaient surtout occupés à démentir le nouveau leitmotiv de la campagne du candidat républicain. Non, les immigrants haïtiens ne mangent pas de chats, chiens ou animaux de compagnie à Springfield, dans l’Ohio, contrairement à ce que le colistier de l’ex-Président et sénateur dudit État, J. D. Vance, a soutenu et répété durant tout le week-end précédent le débat… L’anecdote pourrait prêter à sourire si cette désinformation raciste n’avait pas été relayée des dizaines de millions de fois, sur le compte X de J. D. Vance, avant d’être reprise par le patron du réseau social, Elon Musk, et amplifiée encore par le compte officiel des républicains au comité judiciaire de la Chambre des représentants. Ces derniers n’ont même pas hésité à utiliser une fausse image créée par une intelligence artificielle pour figurer Trump en ami et protecteur des chats et des canards.
Quoique anecdotique dans le cours d’une campagne, cet épisode témoigne bien de la structuration particulière de la candidature Trump pour reconquérir la Maison-Blanche. Et en premier lieu, la place donnée à Elon Musk, l’un des deux hommes les plus riches de la planète, dont on ne sait plus quelle est la fonction exacte auprès de Donald Trump (lire l’épisode 18 de la saison 2, « Twitter, senteur Musk »).