À la mi-novembre 1988, le président élu George H. W. Bush qui vient de réussir, pour la première fois depuis 150 ans, à gagner la Maison-Blanche tout en étant vice-président en exercice – ce à quoi Kamala Harris n’est pas parvenue cette année –, choisit John Tower, ancien sénateur du Texas de 1961 à 1985, comme nouveau secrétaire à la Défense. John Tower, vétéran irréprochable de la Seconde Guerre mondiale devenu expert des affaires stratégiques, pourrait donc diriger l’administration civile et militaire du Pentagone. Mais le processus constitutionnel de confirmation du choix présidentiel par le Sénat dérape. Ses anciens collègues savent que Tower a un penchant avéré et reconnu pour la dive bouteille et qu’il est ce qu’on appelle pudiquement à l’époque un « womanizer », c’est-à-dire un harceleur sexuel en série. Malgré les avertissements de ses conseillers et sûr des compétences de Tower, Bush Sr. s’obstine dans son choix et décide de le laisser aller jusqu’au vote de confirmation du Sénat en session plénière. Et John Tower de recevoir alors la triste distinction d’être, dans l’histoire des États-Unis, la neuvième personne proposée par un Président pour faire partie de son cabinet exécutif à être rejetée par le contre-pouvoir sénatorial, et la dernière à ce jour.
Si on en juge par le précédent Tower, les choix annoncés depuis le 11 novembre par le président élu Donald Trump pour peupler son cabinet exécutif pourraient, de même, lui causer du tracas pour leur confirmation au Sénat.