Kamala Harris a déjà tenu promesse. La candidate démocrate qui avait, après quelques hésitations, promis mi-octobre sur Fox News ne pas être une simple copie de Joe Biden, y est allée plus franchement que son ancien patron. En septembre 2022, lors de la dernière campagne de mi-mandat, Joe Biden avait qualifié le mouvement Maga (« Make America Great Again ») de « semi-fascisme ». La nuance n’est plus de mise pour Kamala Harris : Donald Trump « est un fasciste », a-t-elle asséné le 24 octobre, qui attend son retour au pouvoir pour faire des États-Unis un régime autoritaire.
Kamala Harris ne fait en réalité que répercuter les propos de deux des plus proches anciens collaborateurs de Donald Trump lors de son premier mandat. L’ancien chef d’état-major interarmées Mark Milley, principal conseiller militaire de la Maison-Blanche nommé en 2019 par Trump, qui a poursuivi sous Biden jusqu’en 2023 et avait déjà alerté sur les risques dictatoriaux inhérents à son ex-patron, est le premier à ouvrir le feu dans le dernier livre de Bob Woodward, War. Il évoque celui qui l’a nommé au sommet de la hiérarchie militaire américaine comme « un fasciste au plus profond de lui-même » et « l’individu le plus dangereux du pays ». Et cette première salve est bientôt reprise par John Kelly, lui aussi général quatre étoiles dont Trump avait fait son chief of staff de la Maison-Blanche (l’équivalent du secrétaire général de l’Élysée) entre 2017 et 2019. Kelly est d’abord cité