L’agente spéciale du FBI Elaine Smith se rangerait certainement à l’avis de Steve Eto : son père Ken n’est effectivement pas « n’importe qui » (lire l’épisode 1, « Tokyo Joe, un mafieux pas comme les autres »). Durant toute l’année 1980, elle ne s’intéressera quasiment qu’à lui. Née à Chicago, Elaine Smith entame sa carrière au sein du FBI l’année précédente, à l’âge de 34 ans. Elle surmonte le programme de recrutement et d’entraînement du FBI, réputé pour son extrême difficulté, et elle devient l’une des quelque 300 femmes agentes du bureau à cette époque. Elle y rejoint son mari Tom, son amour de jeunesse, en tant qu’agente spéciale, et, dès le premier jour, l’ancienne institutrice fait des pieds et des mains pour rejoindre l’unité dédiée au crime organisé du bureau de Chicago. Elle y parvient au bout de quatre mois à peine.
Elaine Smith entreprend des recherches sur la vaste économie souterraine de la pègre de Chicago. C’est le 18 mars 1980 qu’elle tombe pour la première fois sur le nom de Ken Eto, dans un dossier transmis par un ami : « FBI No. 276-777-3. Dossier 191-799 du service de police de Chicago. Surnoms connus : Joe Montana, Tokyo Joe et Joe le Jap. » Elaine Smith parcourt le dossier de Ken Eto et se réjouit qu’un Nippo-Américain puisse, contre toute attente, occuper une position aussi élevée au sein de l’Outfit de Chicago, le célèbre syndicat du crime local. Mais elle y voit surtout ce qu’elle appelle « une perle potentielle ».